1. |
En ce temps-là
02:52
|
|||
Écoutez-moi, n’ayez pas peur,
je ne suis pas un bonimenteur
Approchez-vous, bonnes gens,
je vais vous conter une histoire
écrite en lettres de sang,
restée gravée dans ma mémoire
En ce temps-là, disait Émile*,
jamais on ne se serait laissé faire
Nous étions forts, solidaires,
comme les cinq doigts unis
d’une main qui fait poing
Pour cogner la gueule des vaches
Pour ne plus suinter la misère
Pour en finir avec les Watrin*
Qui font de nos vies un enfer
En ce temps-là, disait Nestor*,
jamais on ne se serait laissé faire
Nous étions forts, comme des frères,
comme les cinq doigts unis
d’une main qui fait poing
Au nom de l’idéal libertaire
Chasser l’occupant de nos terres
Botter le cul des commissaires
Un drapeau noir dans la plaine
En ce temps-là, disait Gustav*,
jamais on ne se serait laissé faire
Nous étions forts, solidaires,
comme les cinq doigts unis
d’une main qui fait poing
Au nom des conseils ouvriers
Pour cogner flics et militaires
Tous les Noske et les Ebert*
Le drapeau rouge flotte sur la Rhur
Mais ce temps-là est révolu
Le code-barre nous a vaincu
Démocrates et disciplinés
Nous nous en allons voter…
|
||||
2. |
Yes We Can
01:19
|
|||
Yes we can/be green and grow*/Yes we can
Ils ont converti leur conscience
comme on convertit le pognon
À la nouvelle religion du capitalisme vert
Défenseurs impénitents d’un système qui prend l’eau
Le développement durable est leur nouveau credo
Ne pas toucher aux rapports de production
“Changer le pansement plutôt que penser le changement”*
Yes we can/be green and grow/Yes we can
Ils ont appris leur leçon Ils la déversent sur nous
La culpabilisation
Prélude à la répression
Défenseurs impénitents d’un système qui prend l’eau
Le développement durable est leur nouveau credo
Ne pas toucher aux rapports de production
“Changer le pansement plutôt que penser le changement”
|
||||
3. |
Fuck Your War
01:06
|
|||
Ils partirent un matin,
la fleur au fusil,
tels des fiers-à-bras
Mais la peur au ventre
sous les viva de la foule ne s’entend pas
Fuck your war, your fucking war
Tant de vers se repaissent
de la chair de ces gueux abandonnés là
En des postures obscènes,
sous un soleil en feu, chair en croix
Fuck your war, your fucking war
|
||||
4. |
L’horreur est humaine
01:29
|
|||
Des corps mutilés, des carcasses calcinées
Des soldats crient « Victoire ! » et partent s’enivrer
Flotte une odeur de sang comme flottent les drapeaux
La démocratie s’apprend la tête dans le caniveau
L’horreur est humaine
L’horreur c’est ce système !
Le dictateur déchu, son image piétinée
La foule en liesse s’écrie « Vive la liberté ! »
Dans le sillage des tanks, des missionnaires armés
De nouveaux convertis s’apprêtent à gouverner
L’horreur est humaine
L’horreur c’est ce système !
« Vive la liberté ! » – de se faire exploiter
« Vive la liberté ! » – de se faire piller
« Vive la liberté ! » – de confier son sort
Aux bourgeois repentis qui ont habilement changé de bord
L’horreur est humaine
L’horreur c’est ce système !
|
||||
5. |
Rock’n’roll Vs Subprimes
02:00
|
|||
Loger les pauvres partait d’un bon sentiment
Mais les bons sentiments se marient mal avec l’argent
Augmenter les salaires aurait pu être la solution
Mais endetter les pauvres rapportait beaucoup plus de pognon
Les banques se sont jetées avec avidité
sur ce nouveau marché, spéculant sur l’immobilier
Les pauvres ont cru toucher au rêve américain
Mais on ne rêve pas longtemps
Au milieu des requins
Partager les risques en se gavant de pognon
Multiplier les prêts au-delà de toute raison
S’endetter toujours plus devient la seule solution
offerte aux gueux qui ne veulent pas perdre leur maison
Les banques se sont jetées avec avidité
sur ce nouveau marché, spéculant sur l’immobilier
Les pauvres ont cru toucher au rêve américain
Mais on ne rêve pas longtemps
Au milieu des requins
« Gimme back my money »
Tout ce qu’elles touchent se transforme en bulle
Et toute bulle, par principe, finit par éclater
Les pauvres se croyaient riches,
se pensaient propriétaires
Les voici sans argent, à dormir le cul par terre
Le capitalisme est une machine infernale
Productrice de rêves tout autant que de drames
Mais les premiers se vendent
tandis que les seconds se vivent
Et ainsi va le monde dominé par les requins
|
||||
6. |
Men sado in corpore maso
02:16
|
|||
Hygiène de vie impeccable
Compétiteur redoutable
Le culte de la performance
m'habite en permanence
Face au miroir, je jouis de mon corps
De mes muscles saillants, de mes biceps en or
Je suis fort, je suis beau, je suis irrésistible
Sculpté par Breker, je me sens indestructible
Men sado in corpore maso
DRH de premier plan
Génial et compétent
Inaccessible au doute
Je contrôle toutes mes troupes
Je parle, ils écoutent, ils sont hypnotisés
Je galvanise mes gueux, vivifie leurs pensées
Je suis fort, je suis beau, je suis charismatique
L'art de la rhétorique vaut bien plus que la trique
Men sado in corpore maso
Pour réussir ici bas, il n'y a qu'une solution
Faire de son corps une machine
Et ne penser qu'à soi
Je déteste les faibles, les pauvres, les résignés
Les geignards, les gueulards et les entêtés
Ceux qui ne veulent pas comprendre que pour exister
Faut marcher sur les autres, oser les piétiner
Men sado in corpore maso
Blinder son âme et son corps
Donner le change, faire le beau
Inaccessible aux remords, se garder de la parano
Au fond de moi, je sais bien que je ne suis rien
Qu'un bipède cynique, un nuisible, un pédant
Mais je ne suis qu'un produit de la modernité
Qui érige en modèle la médiocrité
Men sado in corpore maso
|
||||
7. |
Prospect and Enslave
01:47
|
|||
Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit
Au nom d’un Dieu omniscient, de la couleur de l’argent
Au nom de la civilisation chrétienne et mercantile
Une main sur la bible, l’autre sur le divin baril
Au nom du père, du fils et du Grand Kapital
Du rouleau-compresseur appelé néo-libéral
Au nom de la civilisation du béton et du verre
De la culture jetable qui envahit l’univers
Au nom du Fonds monétaire international
De la Banque mondiale, des multinationales
Au nom des caddies à remplir, des pensées à occuper
De la sacro-sainte loi mortifère du marché
Au nom de l’intérêt général, généralement particulier
Particulièrement pour celles et ceux dont c’est le métier
D’exploiter, d’humilier et de bomber le torse
Face aux gueux qui s’opposent au royaume du négoce
Au nom des bénéfices à faire et du taux de profit
De la conquête des terres et de la théorie
Du travail qui rend libre et donne la dignité
A condition bien sûr de ne pas en crever
Au nom du droit à polluer, à tout marchandiser
Rien ne doit échapper à l’emprise du marché
Qui enserre, qui aliène la planète entière
Et transforme la critique en slogan publicitaire
Sleep tight my girl, don’t be scared of the noise made by the planes over your head / Sleep tight my Boy, don’t be scared of the noise made by the planes over your head
|
||||
8. |
Storytellers Make My Day
02:26
|
|||
« Se lever tôt, travailler dur
Ne pas compter son temps
– Believe me ! » / Storytellers make my day
« Croire en soi, à sa bonne étoile avec opiniâtreté
– Trust me ! » / Storytellers make my day
« La chance sourit aux audacieux
Qui ne tente rien n’a rien
– Believe me ! » / Storytellers make my day
« La richesse est un don du Ciel
Remercions la Providence
– Trust me ! » / Storytellers make my day
Les chemins de l’exploitation
ne sont pas pavés de bonnes intentions
– Don’t believe them ! / Storytellers make my day
L’appât du gain est un moteur
qui se gorge de notre sueur
– Don’t trust them ! / Storytellers make my day
Robber barons ! Robber barons
Voleurs, pillards sans vergogne
|
||||
9. |
Muyaga
02:59
|
|||
C’est un printemps plus rouge que les autres
Le Dieu du sang a trouvé ses apôtres
Dressé des listes et armé ses chiens / Muyaga
L’Akazu peut se frotter les mains
Et Kangura peut cracher son venin
La même clameur se fait entendre / Inkotanyi
Muyaga / Souffle le vent
Souffle, souffle ce putain de vent
Tchak, tchak la machette s’abat
Sur les corps apeurés, sur les bras en croix
Crânes ouverts et ventres écorchés / Muyaga
Tchak, tchak, la machette frappe
Et des milles collines dégueule le sang
Des sacrifiés que personne n’entend / Inkotanyi
Pour Dieu, la patrie, le lopin de terre
Parce qu’on te tue si tu ne veux pas le faire
La servitude fait vomir la haine / Inkotanyi
Muyaga / Souffle le vent
Souffle, souffle ce putain de vent
[Et certains de dire « Plus jamais ça »]
Violences humaines aux formes si bestiales
Qui se déchaînent dans l’ivresse et la hargne
Qu’elles en feraient frémir les montagnes / Muyaga
Violences bestiales aux formes si humaines
Qui se propagent comme la gangrène
Ce maudit vent qui empuante le ciel / Muyaga
Muyaga / Souffle le vent
[Et certains de dire « Plus jamais ça »]
Muyaga / Souffle le vent
|
||||
10. |
Hire and Fire
02:24
|
|||
J’ai longtemps cru en lui, à ses discours, à son ambition
Nous étions faits pour réussir, pour conquérir le monde entier
J’ai bossé sans relâche, je me suis impliqué à fond
Dans la rhétorique managériale, dans la course effrénée au pognon
Hire and fire, telle est la loi d’aujourd’hui
Tu es de trop, tu es le fardeau, l’agneau qu’on sacrifie
Casse-toi, bouge de là, disparais, reviens pas, telle est ton sort aujourd’hui
Tu es de trop, tu es le fardeau, l’agneau qu’on sacrifie
Assis dans son bureau, j’écoute ce qu’il me dit
Je fus number one dans mon secteur, mais ainsi va la vie
Compression de personnel, variable d’ajustement
Telle est la loi actuelle du marché, on ne peut faire de sentiment
Hire and fire, telle est la loi d’aujourd’hui
Tu es de trop, tu es le fardeau, l’agneau qu’on sacrifie
Casse-toi, bouge de là, disparais, reviens pas, telle est ton sort aujourd’hui
Tu es de trop, tu es le fardeau, l’agneau qu’on sacrifie
There’s nobody on the dancefloor
Just me and my gun
and this bloody bastard and nowhere left to run
Hire and fire, telle est ma réponse aujourd’hui
Si je suis de trop, tu l’es aussi, tu me tues, je t’ôte la vie
Hire and fire, telle est ma réponse aujourd’hui
Si je suis de trop, tu l’es aussi, tu me tues, je t’ôte la vie
Your boss will be the next…
|
||||
11. |
Home Sweet Home
01:43
|
|||
Dès que je fous les pieds quelque part,
faut que j’en sonde le sol
Pour en sortir des dollars sous forme de cuivre ou de pétrole
Je suis une multinationale, j’ai le dollar comme drapeau
Et la planète comme…
Home sweet home
Décivilisateur, un monde uniforme c’est mon credo
Je vends ma merde sans crispation
de la Cordillière jusqu’au Congo
Renault, Coca-Cola, je suis une multinationale
J’ai le dollar comme seule loi…
Home sweet home
Abolissons les frontières, tenons-nous par la main,
ne sommes-nous tous pas frères ?
Unifié par le marché, oublions nos conflits, œuvrons pour le Bien commun
Le monde est un champs de bataille, et moi, j’en suis le roi
Il est dans ma nature, d’être sans foi ni loi
Il n’y a qu’une seule chose qui m’angoisse et m’horrifie
C’est la baisse tendancielle du taux de profit
Abolissons les frontières, tenons-nous par la main,
ne sommes-nous tous pas frères ?
Unifié par le marché, travaillons sans relâche à remplir nos caddies
Enterrons sans attendre toutes ces idéologies qui nous promettent l’Icarie
L’utopie mène au goulag, croyez-moi sur parole, ne vous souciez que de votre vie
|
||||
12. |
Ode to Revolution
03:13
|
|||
I met you (when) I was a brat
I was fourteen years old
I was young, you seemed eternal
You had the face of Africa, of latin America
I dreamed to join one's guerilla
Why can't you say
« Remember the good old days,
why don't you follow me ?
We could walk hand in hand, together,
again and again, why don't you follow me ? »
So disgusted and outraged
I read your books to satisfy
My unquenchable thirst of knowledge
You had the serious of Karl Marx,
the spirit of Bakunin
You've given to me the weapons of freedom
Why can't you say
« Remember the good old days,
why don't you follow me ?
We could walk hand in hand,
together, again and again,
why don't you follow me ? »
Time has passed, I'm fat and old
Still angry and outraged
I fight each day against misanthropy
It's hard to fight against their world full of
promises and lies
I've lost the trail of my old mole*
Why can't you say
« Remember the good old days,
why don't you follow me ?
We could walk hand in hand,
together, again and again,
why don't you follow me ? »
Why can't you say
« Remember the good old days,
why don't you follow me ?
We could walk hand in hand,
together, again and again,
why don't you follow me ? »
|
||||
13. |
Elle ne marche pas
02:28
|
|||
Elle ne marche pas, elle surfe, elle glisse
Elle ne marche pas, elle surfe et glisse
sur l’asphalte indocile des villes
C’est la beauté de l’insouciance
Elle ne marche pas, elle surfe et glisse
sur l’asphalte indocile des villes
Tous ces regards, quelle importance ?
Mais la foule n’aime pas celles qui se pavanent ainsi, inaccessibles au mépris
Cela devrait être interdit !
Celles qui sortent de la norme,
qui jouissent de la vie dans un grand éclat de rire
Et pourtant Dieu que c’est joli
Elle ne marche pas, elle surfe, elle glisse
Elle ne marche pas, elle surfe et glisse
sur l’asphalte indocile des villes
C’est la beauté de l’insouciance
Elle ne marche pas, elle surfe et glisse
sur l’asphalte indocile des villes
Tous ces regards, quelle importance ?
La foule a crié, s’est mise à insulter l’impudente, l’effrontée qui osait ainsi se pavaner
Si les mots furent violents,
alors que dirent des coups qui la laissèrent gisante
La foule adore le goût du sang
Le calme est revenu, l’ordre règne
Si fière et satisfaite du devoir accompli
La foule est repartie chez elle
vaquer à ses occupations
A chaque jour suffit sa peine
Il n’y a guère qu’un chien errant,
habitué aux pierres et à coups,
à se soucier de la Belle
Il ne marche pas, ni ne surfe ni ne glisse,
Il titube et gémit qu’on lui laisse vivre sa vie
S’habiller en femme, maquiller ses yeux
Et oublier un temps
que la nature l’a doté d’une queue
Il ne marche pas, ni ne surfe ni ne glisse,
Il titube et gémit qu’on lui laisse vivre sa vie
Il n’exige rien, réclame seulement
Qu’on le laisse enfin être « elle »
|
||||
14. |
Révolution verte
02:42
|
|||
Ils ont débarqué au petit matin
tel des conquérants
Les verres fumés de leurs lunettes noires
leur donnaient un air inquiétant
Sont-ce des truands, des hommes d'affaires,
des hommes capables de contrôler le temps ?
Ils ont sorti de leur attaché-case
un amas de documents
Working, starving, suffering
Dans leur mallette il y avait le remède
pour abattre la misère
Rendre la terre plus fertile et le grain
mille fois plus résistant
Est-ce un miracle, un don de Dieu,
la promesse d'un avenir radieux ?
Ils ont sorti de leur attaché-case
des contrats et de l'argent
Working, starving, suffering
La corde au cou, la bave aux lèvres
Ils ont souillé la terre et les champs
jusqu'au regard des enfants
Tel un prisonnier, aux mains entravées,
une mort programmée sous contrôle d'huissier
Ils ont souillé la terre et les champs
jusqu'au regard des enfants
La corde au cou, la bave aux lèvres
Ils ont souillé la terre et les champs
jusqu'au regard des enfants
La terre est morte, nos poches sonnent creux,
et nos enfants crèvent, c'est le destin des gueux
Ils ont souillé la terre et les champs
jusqu'au regard des enfants
|
||||
15. |
Rogue-State (of Mind)
03:31
|
|||
J’ai tant croisé de gens dont on avait salé les plaies
Dont les cris de colère entre quatre murs se perdaient
Murs capitonnés d’un HP, suintants d’une usine à progrès
J’ai tant croisé de gens à l’existence chaotique
Tendant la main pour obtenir un peu de ce putain de fric
De ceux qui, mieux lotis, se refusent à croiser leur regard
J’ai tant croisé de gens à l’arrogance non feinte
Accumulant les biens pensant conjurer ainsi la crainte
De se retrouver, un jour seuls, face à leur vacuité
J’ai tant croisé de gens dont l’idéal de vie
C’est travail, famille, et le samedi, faut pousser le caddie
Et trouver cela normal et voter quand c’est permis
J’ai tant croisé de gens qui refusaient de se poser
La question existentielle qu’on n’entend jamais à la télé
Qui suis-je, où vais-je existerais-je sans ce satané porte-monnaie ?
|
Streaming and Download help
If you like Haymarket, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp