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Friendly Advice to the Poor

by Haymarket

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    (15 titres + livret 24 pages + english lyrics + back cover + have fun !)
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1.
Écoutez-moi, n’ayez pas peur, je ne suis pas un bonimenteur Approchez-vous, bonnes gens, je vais vous conter une histoire écrite en lettres de sang, restée gravée dans ma mémoire En ce temps-là, disait Émile*, jamais on ne se serait laissé faire Nous étions forts, solidaires, comme les cinq doigts unis d’une main qui fait poing Pour cogner la gueule des vaches Pour ne plus suinter la misère Pour en finir avec les Watrin* Qui font de nos vies un enfer En ce temps-là, disait Nestor*, jamais on ne se serait laissé faire Nous étions forts, comme des frères, comme les cinq doigts unis d’une main qui fait poing Au nom de l’idéal libertaire Chasser l’occupant de nos terres Botter le cul des commissaires Un drapeau noir dans la plaine En ce temps-là, disait Gustav*, jamais on ne se serait laissé faire Nous étions forts, solidaires, comme les cinq doigts unis d’une main qui fait poing Au nom des conseils ouvriers Pour cogner flics et militaires Tous les Noske et les Ebert* Le drapeau rouge flotte sur la Rhur Mais ce temps-là est révolu Le code-barre nous a vaincu Démocrates et disciplinés Nous nous en allons voter…
2.
Yes We Can 01:19
Yes we can/be green and grow*/Yes we can Ils ont converti leur conscience comme on convertit le pognon À la nouvelle religion du capitalisme vert Défenseurs impénitents d’un système qui prend l’eau Le développement durable est leur nouveau credo Ne pas toucher aux rapports de production “Changer le pansement plutôt que penser le changement”* Yes we can/be green and grow/Yes we can Ils ont appris leur leçon Ils la déversent sur nous La culpabilisation Prélude à la répression Défenseurs impénitents d’un système qui prend l’eau Le développement durable est leur nouveau credo Ne pas toucher aux rapports de production “Changer le pansement plutôt que penser le changement”
3.
Ils partirent un matin, la fleur au fusil, tels des fiers-à-bras Mais la peur au ventre sous les viva de la foule ne s’entend pas Fuck your war, your fucking war Tant de vers se repaissent de la chair de ces gueux abandonnés là En des postures obscènes, sous un soleil en feu, chair en croix Fuck your war, your fucking war
4.
Des corps mutilés, des carcasses calcinées Des soldats crient « Victoire ! » ­­­­­et partent s’enivrer Flotte une odeur de sang comme flottent les drapeaux La démocratie s’apprend la tête dans le caniveau L’horreur est humaine L’horreur c’est ce système ! Le dictateur déchu, son image piétinée La foule en liesse s’écrie « Vive la liberté ! » Dans le sillage des tanks, des missionnaires armés De nouveaux convertis s’apprêtent à gouverner L’horreur est humaine L’horreur c’est ce système ! « Vive la liberté ! » – de se faire exploiter « Vive la liberté ! » – de se faire piller « Vive la liberté ! » – de confier son sort Aux bourgeois repentis qui ont habilement changé de bord L’horreur est humaine L’horreur c’est ce système !
5.
Loger les pauvres partait d’un bon sentiment Mais les bons sentiments se marient mal avec l’argent Augmenter les salaires aurait pu être la solution Mais endetter les pauvres rapportait beaucoup plus de pognon Les banques se sont jetées avec avidité sur ce nouveau marché, spéculant sur l’immobilier Les pauvres ont cru toucher au rêve américain Mais on ne rêve pas longtemps Au milieu des requins Partager les risques en se gavant de pognon Multiplier les prêts au-delà de toute raison S’endetter toujours plus devient la seule solution offerte aux gueux qui ne veulent pas perdre leur maison Les banques se sont jetées avec avidité sur ce nouveau marché, spéculant sur l’immobilier Les pauvres ont cru toucher au rêve américain Mais on ne rêve pas longtemps Au milieu des requins « Gimme back my money » Tout ce qu’elles touchent se transforme en bulle Et toute bulle, par principe, finit par éclater Les pauvres se croyaient riches, se pensaient propriétaires Les voici sans argent, à dormir le cul par terre Le capitalisme est une machine infernale Productrice de rêves tout autant que de drames Mais les premiers se vendent tandis que les seconds se vivent Et ainsi va le monde dominé par les requins
6.
Hygiène de vie impeccable Compétiteur redoutable Le culte de la performance m'habite en permanence Face au miroir, je jouis de mon corps De mes muscles saillants, de mes biceps en or Je suis fort, je suis beau, je suis irrésistible Sculpté par Breker, je me sens indestructible Men sado in corpore maso DRH de premier plan Génial et compétent Inaccessible au doute Je contrôle toutes mes troupes Je parle, ils écoutent, ils sont hypnotisés Je galvanise mes gueux, vivifie leurs pensées Je suis fort, je suis beau, je suis charismatique L'art de la rhétorique vaut bien plus que la trique Men sado in corpore maso Pour réussir ici bas, il n'y a qu'une solution Faire de son corps une machine Et ne penser qu'à soi Je déteste les faibles, les pauvres, les résignés Les geignards, les gueulards et les entêtés Ceux qui ne veulent pas comprendre que pour exister Faut marcher sur les autres, oser les piétiner Men sado in corpore maso Blinder son âme et son corps Donner le change, faire le beau Inaccessible aux remords, se garder de la parano Au fond de moi, je sais bien que je ne suis rien Qu'un bipède cynique, un nuisible, un pédant Mais je ne suis qu'un produit de la modernité Qui érige en modèle la médiocrité Men sado in corpore maso
7.
Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit Au nom d’un Dieu omniscient, de la couleur de l’argent Au nom de la civilisation chrétienne et mercantile Une main sur la bible, l’autre sur le divin baril Au nom du père, du fils et du Grand Kapital Du rouleau-compresseur appelé néo-libéral Au nom de la civilisation du béton et du verre De la culture jetable qui envahit l’univers Au nom du Fonds monétaire international De la Banque mondiale, des multinationales Au nom des caddies à remplir, des pensées à occuper De la sacro-sainte loi mortifère du marché Au nom de l’intérêt général, généralement particulier Particulièrement pour celles et ceux dont c’est le métier D’exploiter, d’humilier et de bomber le torse Face aux gueux qui s’opposent au royaume du négoce Au nom des bénéfices à faire et du taux de profit De la conquête des terres et de la théorie Du travail qui rend libre et donne la dignité A condition bien sûr de ne pas en crever Au nom du droit à polluer, à tout marchandiser Rien ne doit échapper à l’emprise du marché Qui enserre, qui aliène la planète entière Et transforme la critique en slogan publicitaire Sleep tight my girl, don’t be scared of the noise made by the planes over your head / Sleep tight my Boy, don’t be scared of the noise made by the planes over your head
8.
« Se lever tôt, travailler dur Ne pas compter son temps – Believe me ! » / Storytellers make my day « Croire en soi, à sa bonne étoile avec opiniâtreté – Trust me ! » / Storytellers make my day « La chance sourit aux audacieux Qui ne tente rien n’a rien – Believe me ! » / Storytellers make my day « La richesse est un don du Ciel Remercions la Providence – Trust me ! » / Storytellers make my day Les chemins de l’exploitation ne sont pas pavés de bonnes intentions – Don’t believe them ! / Storytellers make my day L’appât du gain est un moteur qui se gorge de notre sueur – Don’t trust them ! / Storytellers make my day Robber barons ! Robber barons Voleurs, pillards sans vergogne
9.
Muyaga 02:59
C’est un printemps plus rouge que les autres Le Dieu du sang a trouvé ses apôtres Dressé des listes et armé ses chiens / Muyaga L’Akazu peut se frotter les mains Et Kangura peut cracher son venin La même clameur se fait entendre / Inkotanyi Muyaga / Souffle le vent Souffle, souffle ce putain de vent Tchak, tchak la machette s’abat Sur les corps apeurés, sur les bras en croix Crânes ouverts et ventres écorchés / Muyaga Tchak, tchak, la machette frappe Et des milles collines dégueule le sang Des sacrifiés que personne n’entend / Inkotanyi Pour Dieu, la patrie, le lopin de terre Parce qu’on te tue si tu ne veux pas le faire La servitude fait vomir la haine / Inkotanyi Muyaga / Souffle le vent Souffle, souffle ce putain de vent [Et certains de dire « Plus jamais ça »] Violences humaines aux formes si bestiales Qui se déchaînent dans l’ivresse et la hargne Qu’elles en feraient frémir les montagnes / Muyaga Violences bestiales aux formes si humaines Qui se propagent comme la gangrène Ce maudit vent qui empuante le ciel / Muyaga Muyaga / Souffle le vent [Et certains de dire « Plus jamais ça »] Muyaga / Souffle le vent
10.
J’ai longtemps cru en lui, à ses discours, à son ambition Nous étions faits pour réussir, pour conquérir le monde entier J’ai bossé sans relâche, je me suis impliqué à fond Dans la rhétorique managériale, dans la course effrénée au pognon Hire and fire, telle est la loi d’aujourd’hui Tu es de trop, tu es le fardeau, l’agneau qu’on sacrifie Casse-toi, bouge de là, disparais, reviens pas, telle est ton sort aujourd’hui Tu es de trop, tu es le fardeau, l’agneau qu’on sacrifie Assis dans son bureau, j’écoute ce qu’il me dit Je fus number one dans mon secteur, mais ainsi va la vie Compression de personnel, variable d’ajustement Telle est la loi actuelle du marché, on ne peut faire de sentiment Hire and fire, telle est la loi d’aujourd’hui Tu es de trop, tu es le fardeau, l’agneau qu’on sacrifie Casse-toi, bouge de là, disparais, reviens pas, telle est ton sort aujourd’hui Tu es de trop, tu es le fardeau, l’agneau qu’on sacrifie There’s nobody on the dancefloor Just me and my gun and this bloody bastard and nowhere left to run Hire and fire, telle est ma réponse aujourd’hui Si je suis de trop, tu l’es aussi, tu me tues, je t’ôte la vie Hire and fire, telle est ma réponse aujourd’hui Si je suis de trop, tu l’es aussi, tu me tues, je t’ôte la vie Your boss will be the next…
11.
Dès que je fous les pieds quelque part, faut que j’en sonde le sol Pour en sortir des dollars sous forme de cuivre ou de pétrole Je suis une multinationale, j’ai le dollar comme drapeau Et la planète comme… Home sweet home Décivilisateur, un monde uniforme c’est mon credo Je vends ma merde sans crispation de la Cordillière jusqu’au Congo Renault, Coca-Cola, je suis une multinationale J’ai le dollar comme seule loi… Home sweet home Abolissons les frontières, tenons-nous par la main, ne sommes-nous tous pas frères ? Unifié par le marché, oublions nos conflits, œuvrons pour le Bien commun Le monde est un champs de bataille, et moi, j’en suis le roi Il est dans ma nature, d’être sans foi ni loi Il n’y a qu’une seule chose qui m’angoisse et m’horrifie C’est la baisse tendancielle du taux de profit Abolissons les frontières, tenons-nous par la main, ne sommes-nous tous pas frères ? Unifié par le marché, travaillons sans relâche à remplir nos caddies Enterrons sans attendre toutes ces idéologies qui nous promettent l’Icarie L’utopie mène au goulag, croyez-moi sur parole, ne vous souciez que de votre vie
12.
I met you (when) I was a brat I was fourteen years old I was young, you seemed eternal You had the face of Africa, of latin America I dreamed to join one's guerilla Why can't you say « Remember the good old days, why don't you follow me ? We could walk hand in hand, together, again and again, why don't you follow me ? » So disgusted and outraged I read your books to satisfy My unquenchable thirst of knowledge You had the serious of Karl Marx, the spirit of Bakunin You've given to me the weapons of freedom Why can't you say « Remember the good old days, why don't you follow me ? We could walk hand in hand, together, again and again, why don't you follow me ? » Time has passed, I'm fat and old Still angry and outraged I fight each day against misanthropy It's hard to fight against their world full of promises and lies I've lost the trail of my old mole* Why can't you say « Remember the good old days, why don't you follow me ? We could walk hand in hand, together, again and again, why don't you follow me ? » Why can't you say « Remember the good old days, why don't you follow me ? We could walk hand in hand, together, again and again, why don't you follow me ? »
13.
Elle ne marche pas, elle surfe, elle glisse Elle ne marche pas, elle surfe et glisse sur l’asphalte indocile des villes C’est la beauté de l’insouciance Elle ne marche pas, elle surfe et glisse sur l’asphalte indocile des villes Tous ces regards, quelle importance ? Mais la foule n’aime pas celles qui se pavanent ainsi, inaccessibles au mépris Cela devrait être interdit ! Celles qui sortent de la norme, qui jouissent de la vie dans un grand éclat de rire Et pourtant Dieu que c’est joli Elle ne marche pas, elle surfe, elle glisse Elle ne marche pas, elle surfe et glisse sur l’asphalte indocile des villes C’est la beauté de l’insouciance Elle ne marche pas, elle surfe et glisse sur l’asphalte indocile des villes Tous ces regards, quelle importance ? La foule a crié, s’est mise à insulter l’impudente, l’effrontée qui osait ainsi se pavaner Si les mots furent violents, alors que dirent des coups qui la laissèrent gisante La foule adore le goût du sang Le calme est revenu, l’ordre règne Si fière et satisfaite du devoir accompli La foule est repartie chez elle vaquer à ses occupations A chaque jour suffit sa peine Il n’y a guère qu’un chien errant, habitué aux pierres et à coups, à se soucier de la Belle Il ne marche pas, ni ne surfe ni ne glisse, Il titube et gémit qu’on lui laisse vivre sa vie S’habiller en femme, maquiller ses yeux Et oublier un temps que la nature l’a doté d’une queue Il ne marche pas, ni ne surfe ni ne glisse, Il titube et gémit qu’on lui laisse vivre sa vie Il n’exige rien, réclame seulement Qu’on le laisse enfin être « elle »
14.
Ils ont débarqué au petit matin tel des conquérants Les verres fumés de leurs lunettes noires leur donnaient un air inquiétant Sont-ce des truands, des hommes d'affaires, des hommes capables de contrôler le temps ? Ils ont sorti de leur attaché-case un amas de documents Working, starving, suffering Dans leur mallette il y avait le remède pour abattre la misère Rendre la terre plus fertile et le grain mille fois plus résistant Est-ce un miracle, un don de Dieu, la promesse d'un avenir radieux ? Ils ont sorti de leur attaché-case des contrats et de l'argent Working, starving, suffering La corde au cou, la bave aux lèvres Ils ont souillé la terre et les champs jusqu'au regard des enfants Tel un prisonnier, aux mains entravées, une mort programmée sous contrôle d'huissier Ils ont souillé la terre et les champs jusqu'au regard des enfants La corde au cou, la bave aux lèvres Ils ont souillé la terre et les champs jusqu'au regard des enfants La terre est morte, nos poches sonnent creux, et nos enfants crèvent, c'est le destin des gueux Ils ont souillé la terre et les champs jusqu'au regard des enfants
15.
J’ai tant croisé de gens dont on avait salé les plaies Dont les cris de colère entre quatre murs se perdaient Murs capitonnés d’un HP, suintants d’une usine à progrès J’ai tant croisé de gens à l’existence chaotique Tendant la main pour obtenir un peu de ce putain de fric De ceux qui, mieux lotis, se refusent à croiser leur regard J’ai tant croisé de gens à l’arrogance non feinte Accumulant les biens pensant conjurer ainsi la crainte De se retrouver, un jour seuls, face à leur vacuité J’ai tant croisé de gens dont l’idéal de vie C’est travail, famille, et le samedi, faut pousser le caddie Et trouver cela normal et voter quand c’est permis J’ai tant croisé de gens qui refusaient de se poser La question existentielle qu’on n’entend jamais à la télé Qui suis-je, où vais-je existerais-je sans ce satané porte-monnaie ?

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15 titres / versions CD Digipack (+livret 24 pages) ou 33 Tours !
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credits

released February 10, 2012

Enregistrement, mix et master Tramber WaveBitchStudio

Labels : Maloka, Les Nains Aussi, Perce-Oreille, General Strike, Mass Prod, Workin’man Arm Yourself

All songs written by Haymarket.

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Haymarket Nantes, France

New album's just out. CD & LP. 11 tracks.

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