1. |
Vos villes puent
02:03
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Ville froide, friquée, fliquée, policée
Ville blême, blanche et grise — Ville triste si soumise
Ville morte, pas drôle — Ville forte, contrôle
Ville pou belle polluée — Ville blafarde à gerber
Ville pâle si sale, vidéo-surveillée
Ville monstre industriel — Ville à touriste, si belle
Ville folle, klaxon, sirène, asphyxie
Refuge empoisonné pour nos pensées anémiés
Villes où le fric est loi — Villes où le flic est roi
Villes où le pauvre a tort — Villes promises à la mort
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2. |
Osons-nous demander
02:25
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Osons-nous demander à quoi peut bien penser le lion enfermé dans sa cage
Apathique ou bouillant de rage, attend-il le moment propice pour passer à l’offensive
Et croquer à pleines dents le spectateur imprudent qui le regarde en souriant
Ou bien s’est-il résigné à finir sa vie incarcéré, livré au regard des passants ?
Osons-nous demander à quoi peut bien penser l’OS soumis à la chaîne
Condamné à la rengaine, vissant, tournant et dévissant dans le tumulte abrutissant
Sous la lumière artificielle des citadelles industrielles où l’on s’épuise au pas cadencé
Rêve-t-il d’en réchapper ou bien s’est-il résigné à perdre sa vie à la gagner ?
Osons-nous demander à quoi peuvent bien penser un lion, un OS face à face
Leur commune exploitation, leur similaire condition les pousseront-elles à tenter
De croquer à pleine dents, de botter le cul ardemment de ces colosses aux pieds d’argile
Ou bien la force de l’habitude (cette satanée servitude) a-t-elle tué leur rêve de plénitude ?
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3. |
Le chef a tort
02:38
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Même quand il a raison, le chef a mille fois tort. Son tort, irréparable tort, c’est d’être un chef
Le chef ne boit pas, il pompe l’air de ses subordonnés toute la journée
Le chef ne mange pas, il bouffe le temps, il bouffe l’espace de ses salariés
Le chef ne dort jamais car il se repose sur toi, son rôle étant de te faire trimer Encore et toujours !
Même quand il a raison, le chef a mille fois tort. Son tort irréparable, c’est d’être un chef
Rouage le moins utile, jamais en retard puisque nul n’est pressé de le voir arriver
Plus on critique les chefs, et plus ils se dégonflent. Toutes les occasions sont bonnes pour leur nuire
Comme la merde a sa mouche, le chef a son fayot qui suinte et fait le beau
Encore et toujours !
Les chefs qu’on abat ne font plus d’ombre à nos ébats !
Même quand il a raison, le chef a mille fois tort. Son tort irréparable tort c’est d’être un chef
Il n’y a pas de bons chefs, il n’y a que de sots larbins qui se laissent piétiner sans relever la tête
Tant qu’il y aura des chefs, y’aura des humiliés, et des vies piétinées, des pensées mutilées
Les chefs qu’on abat (symboliquement cela va de soi) ne feront plus d’ombre à nos ébats
Et c’est déjà ça !
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4. |
De béton et d'enfer
03:21
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Hier, sur cette Terre, des bagnes industriels crachaient le fer et l’acier
Et puis, parfois, le rouge et le noir teintaient les jours de colère
Le Kapital, aujourd’hui, est parti quérir ailleurs d’autres âmes à croquer
Il a laissé là les corps malmenés que la misère épuise
Que peut-on bien faire si la sûreté est à ce prix ?
Que peut-on bien faire si le bonheur est à ce prix ?
On ne peut rien faire, ça c’est eux qui l’ont dit
Les surnuméraires veulent s’emparer du paradis
Ils ont planté leurs pelles et leurs pioches dans l’humus encore vert
D’un sol prolétaire abandonné de tous même du baron Seillière
Et dans quelque temps, si le bâtiment va, émergera de terre
une sorte de monstre aussi froid qu’le béton, aussi froid que l’enfer
Que peut-on bien faire si la sûreté est à ce prix ?
Que peut-on bien faire si le bonheur est à ce prix ?
On ne peut rien faire, c’est eux qui l’ont dit
Les surnuméraires veulent s’emparer du paradis
Des murs, si hauts, qu’on les croirait capables d’incarcérer le ciel
Des miradors, aux quatre coins, telles les tours d’un jeu d’échecs dont nous sommes les pions
Des couloirs, larges et froids, font résonner l’angoisse, la douleur et l’effroi
Et moi, je suis là, face à ce monstre qui un jour peut-être m’enfermera
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5. |
Arbeit Macht Frei!
02:11
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TMS! Karoshi!
Arbeit macht frei!
I give up to you my blood
My body and soul
My buried dreams
So please…
Exploit me! Destroy my will!
Scold me hard! Play with my fear!
Sacrifices must be done
I’m the sacred Lamb of your SS (social success) cult!
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6. |
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We don’t need your heroes manufactured by your cynical system based on money and crimes
We don’t need your heroes manufactured by the fiery speeches of the media stars
We don’t need your heroes who march in quick time and bawl out your moral diatribes
We don’t need your heroes, as ever we want to fight against the free market lies
We don’t need your heroes manufactured by your criminal system based on tales and lies
We don’t need your heroes manufactured by your bloody wars and your rapaciousness
We don’t need your heroes who scream so loud “We believe in God, in Money and guns”
We don’t need your heroes, as ever we want to fight against the free market lies
We don’t need your heroes manufactured by your putrid system based on hatred and greed
We don’t need your heroes manufactured by racism, sexism and false democracy
We don’t need your heroes, your bread and your games: slavishness can’t be a human dream
We don’t need your heroes, as ever we want to fight against the free market lies
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7. |
Homo Consommatus
02:51
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Sur l’autel déglingué de mes amours passées
Ils ont déboulonné la statuette érigée
Celle de l’ouvrier si conscient de sa force
Qu’il rêvait de châtier chaque jour les maîtres du négoce
Ils ont mis à la place l’Homo consommatus
Non ce n’est pas une farce, il s’agit bien de l’homme au rictus
Celui qui sait flairer tout de suite la bonne occase
Celui qui a gagné…
Quand je lui parle de Marx, il me répond Spencer
Quand je dis Spartacus, il semble comprendre « carte à puce »
Il ne connaît qu’un droit, il n’a qu’un seul credo
C’est « le client est roi », « zéro stock et zéro défaut »
Ils ont mis à la place l’Homo consommatus
Non ce n’est pas une farce, il s’agit bien de l’homme au rictus
Celui qui sait flairer tout de suite la bonne occase
Celui qui a gagné…
Le seul inconvénient dans cette évolution
C’est que Consommatus doit aussi gagner son pognon
C’est un p’tit salarié, forçat du tiers-secteur
Qui doit supporter le Diktat des consommateurs
Ils ont créé de toute pièce l’Homo schizophrénus
C'est un peu toi ou moi, une sorte de Janus
Il ne sait pas ce qu'il veut, ce qu'il désir vraiment
Vivre ou consommer ?
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8. |
Le client
02:13
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Le long du boulevard, des silhouettes se dessinent
Les marchandises semblent nombreuses, la misère est fertile
Sera-t-elle blonde comme les blés ou Sierra-Léonaise ?
Dans ma main moite, mon passeport pour la baise
Je ne veux connaître d’elle ni son âge, ni son nom
Je ne veux éprouver aucune compassion
Un amour mercantile, embarquement immédiat
C’est elle la souris et moi je suis le chat
Et je n’en ai que faire des leçons de morale
Que cette pute fut vendue, violée, battue comme plâtre
Qu’elle pourrait être ma fille, que c’est condamnable
Mon plaisir est souverain, elle peut aller au diable
Je ne veux connaître d’elle ni son âge, ni son nom
Je ne veux éprouver aucune compassion
Cet amour est mercantile, embarquement immédiat
C’est elle la souris et moi je suis le chat
Je suis un prédateur, un consommateur achetant sur le marché
du corps féminin, sans honte et sans cœur,
certaines fonctionnalités
Pour une poignée d’Euros son vagin m’appartient
Elle me donne du plaisir, que m’importe demain
Mon sexe et mon argent font de moi un dominant
Alors je règne en maître l’espace d’un instant
Je ne veux connaître d’elle ni son âge, ni son nom
Je ne veux éprouver pour elle aucune compassion
Cet amour est mercantile, embarquement immédiat
C’est elle la souris et moi je suis le chat
Je suis un prédateur, un consommateur achetant sur le marché
du corps féminin, sans honte et sans cœur,
certaines fonctionnalités
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9. |
Voila l'ennemi
02:24
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Bandits, voleurs, voyous et chenapans
C’est le grand retour de la chasse aux enfants
Incarnation du Mal !
Elèves, rebelles, hyperactifs trop agités,
Incapables de se raisonner, il faut de suite les gaver
De médocs, de pilules, réducteurs d’humanité
Contenir le Mal !
Etrangers, fils de prol’, « basanés trop acculturés »
Incapables de s’adapter à un monde qui ne veut pas d’eux
Il faut de suite les ficher pour mieux s’en préserver
Rhétorique du Bien !
Que peut-on encore espérer d’une telle société
Qui a si peur de ses enfants ?
Incapable de se remettre en cause, de cesser ses boniments
Elle n’a que le contrôle social en bouche
Contrôler, sécuriser, sévir et infantiliser
Quand chacun sera dans sa cage, écumant seul de rage
Nous s’rons dans le meilleur des mondes, médicalement policé
Gimme a pill (x2), I’m afraid when I feel
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10. |
Advienne que pourra
02:04
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Si jeune, si forte, si bouillonnante de vie
Tu voulais croquer le monde, vivre sans répit
T’as pris ton sac, un tee-shirt et une brosse à dents
Et t’as claqué la porte et advienne que pourra
Ton père ne te comprend plus
Ce n’est pas la première fois que tu disparais à sa vue
Qu’tu prends un bus, un train, direction : Babylone
Là où c’est plus intense, là où la vie cartonne
Toute la journée, tu as traîné dans les bars
Et tu t’es amusée avec les pochetrons du comptoir
Tellement heureuse que t’en oubliais le temps
Ce froid qui pique les jambes et te glace le sang
Ce mec sympa t’invite chez lui
Promets de ne pas te pourrir la vie
De toutes façons, dehors il fait trop froid
Alors t’y vas et advienne que pourra…
Et ce qui devait arriver est arrivé
Cet enfant de salaud de toi a abusé
Une main sur ta bouche, son corps sur toi
Tu ne peux plus bouger, tu es transi d’effroi
Son haleine, un peu de sa chair en toi,
Ses murmures obscènes et son poids qui te broie
Et tu fermes les yeux, tu attends que « ça » passe
Qu’il crache sa bave et qu’après il se casse
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11. |
There's No Alternative
02:05
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Serre les dents, courbe l’échine
l’homme est un loup pour l’homme, on n’y peut rien changer
Baisse la tête, conjure le spleen
Sur la même galère nous sommes tous embarqués
Serre les dents, courbe l’échine
Il ne sert à rien de penser pouvoir en réchapper
Baisse la tête, conjure le spleen
so shut up !
There – is – no – Alternative (x4)
Serre les dents, courbe l’échine
C’est ainsi que l’on doit aujourd’hui se comporter
Donne la patte, fais le chien-chien
En agissant ainsi tu seras récompensé
Serre les dents, courbe l’échine
La réussite sociale doit seule te motiver
Donne la patte, fais le chien-chien
so shut up !
There – is – no – Alternative (x4)
L’alternative est à construire
La « fin de l’histoire » est une escroquerie intellectuelle
Il ne nous faut pas faiblir
Et accepter sans mot dire leurs « vérités éternelles »
Contre leurs paradis artificiels
Fétiches masquant la violence des rapports de production
Mords la main qui te nourrit…
Et mords la bien ! (x2)
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12. |
Les temps sont durs
02:59
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La culture est télévisuelle (holy entertainment)
Le bonheur remplit nos poubelles de plastique et de rêve
L’avenir radieux nous sourit enfin, ne t’en déplaise
Et l’Histoire touche à sa fin, arrête tes fadaises
Les temps sont durs
Pour celles et ceux qui s’refusent à l’imposture
Les temps sont durs - Les mains dans l’dos, le dos au mur
Il nous faut jouir en permanence (consume or die)
Et leur déballer nos ego (reality show)
Tout est à vendre, rentre dans la danse
Tout est spectacle, et le spectacle sait tout
Les temps sont durs
Pour celles et ceux qui s’refusent à l’imposture
Les temps sont durs - Les mains dans l’dos, le dos au mur
/Ne rien voir, ne rien sentir, ne rien entendre, ne rien dire/
Les temps sont durs
Pour celles et ceux qui s’refusent à l’imposture
Les temps sont durs - Les mains dans l’dos, le dos au mur
Allons dans le mur comme d’autres à Canossa
A genoux, béat devant l’Argent Roi
Tout cela n’a pas d’importance
Applaudissons à notre propre décadence
Les temps sont durs
Pour celles et ceux qui s’refusent à l’imposture
Les temps sont durs - Les mains dans l’dos, le dos au mur
/Ne rien voir, ne rien sentir, ne rien entendre, ne rien dire/
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13. |
Davos
03:05
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Chers amis, nos gens nous coûtent chers. Ils ne travaillent pas assez
Et je ne vous ferai pas mystère, cela risque d’empirer
Que faire de tous ces travailleurs aux savoirs-faire frappés d’obsolescence
Il se pourrait bien qu’un jour leur colère corrige notre arrogance
J’entends des voix qui disent qu’il faut les liquider (les liquider x4)
Mais en toute circonstances il faut savoir raison gardée
(raison gardée x4)
Il nous faut trouver maintenant l’arme la plus adaptée
(le management x4)
Un discours qui les fassent espérer des lendemains qui chantent
« Tout changer pour que rien ne change » x2
Chers amis, nos gens nous coûtent chers. Ils ne travaillent pas assez
Leur attitude met en danger la productivité
Que faire de ceux qui refusent la modernité, le credo libéral
Qui face à la concurrence internationale, parle du code du travail
J’entends des voix qui disent qu’il faut les liquider (les liquider x4)
Mais en toute circonstances il faut savoir raison gardée
(raison gardée x4)
Il nous faut trouver maintenant l’arme la plus adaptée (précarité x4)
Un discours qui les fassent espérer des lendemains qui chantent
« Tout changer pour que rien ne change » x2
Chers amis, trop de gens nous coûtent chers.
Ils ne veulent plus travailler
Trop de pauvres, trop d’assistés vivent à nos crochets
Comment faire pour qu’ils acceptent les boulots qu’on leur offre, ingrats et mal payés
Il se pourrait bien qu’un jour leur colère appuie celle des salariés
J’entends des voix qui disent qu’il faut les liquider (les liquider x4)
Mais jouer sur la peur devrait suffire à les diviser
(Pour mieux régner x4)
Il nous faut trouver maintenant l’arme la plus adaptée
(contrôle social x4)
Un discours qui les fassent espérer des lendemains qui chantent
« Tout changer pour que rien ne change »
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14. |
Dix-huit
04:15
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18 « soupirs », 18 « rêves », 18 « misères », 18 « corps »
18 « corps », 18 « morts », 18 « espoirs » par-dessus bord
18 « souffles » 18 « rien » qui valent moins que le souffle d’un chien
18 « anonymes » perdus bousculant le confort des repus
18 « souffles » 18 « rien » qui valent moins que le souffle d’un…
18 « soupirs », 18 « rêves », 18 « misères », 18 « corps »
18 corps flottant sur l’eau aux portes de l’Eldorado
18 « souffles » 18 « rien » qui valent moins que le souffle d’un chien
18 pleurs médiatiques qu’on essuie pour oublier
18 « souffles » 18 « rien » qui valent moins que le souffle d’un…
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