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Le Grand Kapital n’aime pas les espaces vides
Prisonnier qu’il est de sa logique cupide
Dans le mot « Développement » y’a les 4 dernières lettres
Qui annoncent le programme, la fin des jours de fête
Matière première d’la chasse au billet vert
Chair à canon, à fourgon cellulaire
Les gueux que nous sommes sont priés d’applaudir
Aux projets mégalos des amis de Vinci
On veut bien de la croissance (mais du bonheur sur terre !)
Pas de l’exploitation et de vos chiffres d’affaires
Ouvre la gueule et avale du béton
C’est le prix à payer, ton seul horizon
Faire de la ville une grande métropole
Le vernis des mots dissimule la vérole
Repeindre en vert la machine à profit
Faire de la culture un putain de produit
Le bobo est aux anges, le bourgeois applaudit
Ringarde est l’étable, moderne est le duty free
On veut bien de la croissance (mais du bonheur sur terre !)
Pas de l’exploitation et de vos chiffres d’affaires
Le Grand Kapital n’aime pas les espaces vides
Prisonnier qu’il est de sa logique cupide
Dans le mot « Développement » y’a les 4 dernières lettres
Qui annoncent le programme, la fin des jours de fête
On veut bien de la croissance (mais des rapports humains)
Pas de la servitude ni des colliers de chien
Entre un socialo et un triton crêté
Vénère le second, dégueule le premier !
On ne veut pas de votre croissance de béton et d’argent
Qui réduit le quotidien à un rapport marchand
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Mon cher père était dans les affaires
Parcourant sans relâche les deux hémisphères
Je ne suis pas né pouilleux au fin fond de la casbah
mais à Neuilly-sur-Seine comme il se doit
J’ai fait mes études dans les meilleurs lycées
Où l’on apprend très tôt à bâtir sa destinée
La concurrence, le devoir de parvenir
sont inscrits dans les gènes des enfants de Neuilly
Certains meurent pour des idées,
moi je choisis de prospérer grâce à elles
Mon diplôme en poche, il m’a fallu travailler
Heureusement dans mon milieu on sait s’entraider
Un coup dans le privé, un coup dans le public
L’argent n’a pas d’odeur, je ne suis pas ascétique
Si l’amour est aveugle, le mariage est sous contrat
Et quand on copule, on reste dans l’entre-soi
Je me suis marié avec une fille qui parle comme ça
De Neuilly-sur-Seine, cela va de soi !
Certains meurent pour des idées,
moi je choisis de prospérer grâce à elles
Quand on sort de l’ENA, on a plein de relations
Qui rêvent de finir à Matignon
Faire une carrière dans la politique
Défendre des idées, un projet, une éthique
Je n’ai pas trop d’idées, je ne veux pas m’encombrer
Car si je dois trahir, autant voyager léger
La politique n’est qu’une affaire de gestion
Et l’ivresse qu’elle procure satisfait mon ego
Certains meurent pour des idées,
moi je choisis de prospérer grâce à elles
Certains meurent pour des idées, cette idée me rend fou
Puisqu’il y a tant de gens qui acceptent de vivre à genoux
Quand chacun est à sa place, le monde est cohérent
Et les gens comme moi sont au premier rang
Rien ne sert de hurler, il faut voter à point
Pour que le mythe s’entretienne, faut changer de coquins
Y’a toujours du monde près de l’assiette au beurre
C’est normal : le politicien attend toujours son heure
Certains meurent pour des idées,
moi je choisis de prospérer grâce à elles
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